Administration: Fort de ses douze impressionnantes colonnes, l’hôtel de ville de Chicago est littéralement flambant neuf. L’entrée se fait par la porte de gauche, un portier actionnant alors l’accès à la partie magique du bâtiment. Centre officiel de la vie de la ville, on peut y officialiser ses achats immobiliers, s’y marier, s’y déclarer et croiser à l’occasion des notables huppés. Cependant, la grandeur du bâtiment n’a d’égal que son asthénie, les forces de l’ordre, la justice et la vie politique ayant élu domicile ailleurs.

Vétérinaire : Une petite plaie ? Une propriété magique défectueuse ? Un danger de vie ou de mort ? La clinique La Bonne Patte prendra en charge vos familiers et créatures magiques de toutes tailles entre ses murs blancs immaculés. Ici, les assistants spécialisés vous offrent de larges sourires réconfortants, pendant que les magizoologistes - baguette en main - s'activent en salle de chirurgie, penchés sur d'épais grimoires de zoologie magique, et entourés de plusieurs dizaines de potions en tous genres.

Journaux : L'odeur du papier fraîchement imprimé et du café corsé se mêlent aux reporters, rédacteurs et stagiaires se pressant dans les allées sinueuses des bureaux ensevelis sous des tas de feuilles volant de piles en piles. Dans un brouhaha constant, des machines folles crachent encre et gros titres du Chicago's Spirit et autres revues à un rythme endiablé. Journalistes à l'affût du moindre scandale, de la moindre bavure, les hautes sphères étant paradoxalement ciblées et sous couvert d'éventuels pots-de-vin ; gangs graissant la patte de rédacteurs corrompus ; et stagiaires débordés, brassant plus d'arabica que n'ayant l'opportunité d'écrire la moindre petite colonne perdue dans un coin d'article sans saveur, se contentent à l'occasion d'apporter de lourdes piles de journaux au SPPT afin que chaque édition, coûtant 0.03 Dragots (un abonnement au journal coûte 5 Dragots pour douze mois) soit délivré aux sorciers en ayant fait la demande.

Animalerie : Échoppe incontournable de tout jeune sorcier chicagoan, elle présente une apparence modeste ; bâtisse étroite aux cages s'élevant jusqu'au plafond, odeur de troll mal léché et caquètements incessants… Ce n'est qu'en passant le pas de porte de l'arrière-boutique que l'enchantement se lève, dévoilant un univers bien particulier qui accueille familiers et petites créatures exotiques dans une immense réserve sectionnée en différents climats.

Boui-boui : Tanière crapuleuse et crasseuse encastrée dans le fond d’une ruelle glauque sans issue, ce bouge se traîne une réputation au moins aussi mauvaise que ses fréquentations. L’agencement sordide et souvent vétuste des lieux en ferait presque un taudis s’il n’était pas aussi populeux. Il ne vaut mieux pas se risquer à demander de la glace dans une boisson, être trop regardant sur la propreté des verres et encore moins questionner d’où provient le moonshine de piètre qualité clairement artisanal et expérimental servi. Il n’est pas rare que des bagarres éclatent et se finissent devant la Taverne.

Cabaret : Dans ce haut lieu des soirées glamour à l’atmosphère feutrée, le spectacle subjuguant ayant fait scandale à son inauguration s’entoure de petites tables laquées aux fauteuils à dossiers coquillage de cuir grainé. Sylphides silhouettes aux noms de scène mystérieux et mystiques, habillées avant tout de lumière et de légèreté, les danseuses et leur délicieuse impertinence sont réfractées à l’infini par de multiples miroirs. L’arrière-salle comporte plusieurs pièces aux sofas plus larges invitant à s’y vautrer pour des représentations privées.

Secteur du gang polonais : Les mazurkas de petite-Lodz sont rythmées par le choc perpétuel du marteau des forges magiques dont les ouvriers et les mineurs en maraude sentent toujours un peu le brûlé. Il y a partout une infime poussière de suie qui s’infiltre dans les tresses blondes des serveuses chargées de hautes choppes comme sur les bas-reliefs floraux des façades des hauts immeubles d’habitation de couleurs gaies. Le ballet incessant des trains de marchandises fait écho à celui des couturières et des musiciens.