Restaurant chic : Étoilé de la meilleure note dans le guide gastronomique sorcier Linchemi, le standing de l’établissement et de sa clientèle sélecte est maintenu par l’œil débineur d’une statue de gorgone à l’entrée, dont la sévérité et les railleries ne manquent pas d’écarter les quidams mal fagotés. Les créations de cuisine européenne du Chef se savourent à l’une des tables intimistes dans un cadre privilégié de marbre et de boiseries. L’un de ses murs tout de velours ras drapé n’est pas sans rappeler la richesse enrobée des crus d’exception servis.

Mode magique : Tenue par le trio de petites-filles Dirberry, ayant repris l’atelier de leur grand-mère, afin d’en faire une véritable institution de la haute couture ensorcelée, la florissante boutique est installée au numéro 5 de l’Allée Gretto. Dans l’air du temps, les modèles aux lignes droites et aux tissus fluides réinventent saison après saison des collections aussi pointues que subversives. Des mannequins de vitrine enchantés présentent les dernières nouveautés de perles et de tulle brodés que les clientes s’empressent d’emporter dans l’une des cabines d’essayage.

Casino : Imposant de par sa prestance, un bœuf étincelant accueille gagnants comme gros parieurs au temple du jeu par excellence. Le cliquetis de machines à sous mécaniques ensorcelées s'estompe presque sous les exclamations réjouies d'une roulette s'arrêtant sur un chiffre fétiche et autres tables aux tapis vert mousse, où s'amoncellent des jetons aux mises vertigineuses. Jamais bien loin de la porte de sortie, s'occupant des endettés et fauteurs de trouble, le personnel de surveillance s'avère aussi sympathique qu'un duo de trolls des marais.

Speakeasy : Plus connu sous l’abréviation PPP ou le Trois P par ses habitués, ce bar scrupuleusement caché, loin d’être illicite, est un pastiche des établissements no-maj’s pour sorciers souhaitant se rencontrer clandestinement, à l’abri des regards indiscrets. L’entrée se fait par l’agrandissement à l’aide d’un sortilège d’une minuscule porte violette située à l’arrière d’un bâtiment sans devanture. Des lustres peu lumineux tamisent l’intimité prenant place sur des sièges veloutés comme parmi les cachettes aux banquettes capitonnées. Votre secret ne sera gardé que si vous en faites de même de celui de l’endroit.

Club de jazz : Accessible à travers l’un des miroirs en pied reposant au fond de la boutique Bibelots et Babioles mussant quelques marches en bois menant à son sous-sol, le club plongé jusqu’au petit jour dans une ambiance endiablée, sous les sonorités de voix enjôleuses des starlettes du moment, de groupes et orchestres aussi populaires que Billy & The Wigs donnant le ton depuis l’estrade, voit se mêler sur sa piste de danse jamais vide le tout Chicago enivré d’impertinence et de litres de mousseux italiens.

Secteur du gang italien : Une lumière à la teinte du limencello acidule les ruelles pittoresques, où se serre, plus qu’un ristretto matinal, une communauté vibrante au quotidien riche et expansif. Pans de tomates dans les arrière-cours, maisonnettes d’inspiration méditerranéennes charmant des immeubles plus modernes, petites échoppes animées et trattorias traditionnelles y font régner, en apparence, une quasi dolce vita. Douce oisiveté à l’approche du pisolino sécurisée par l’influente mainmise du gang italien.